Situées en plein cœur des montagnes rocheuses de l’Arrondissement de FONGO-TONGO, dans le Département de la Menoua, sur la dorsale Ouest du Cameroun, dans le cœur battant du pays Bamiléké, les chutes de Mamy Wata captivent d’abord par la splendeur hypnotisante de ses torrents d’eau.
Elles dénivellent sur les flancs granitiques de la pente abyssale pour se jeter sur les roches entreposées le long de la caverne. Le bruit émis par la rencontre entre l’eau qui chute d’une hauteur de 82 mètres au contact des pierres, est une douce mélodie dont la rime à la fois éclatée et saccadée adoucie l’ouïe des visiteurs. Et ce n’est là qu’un petit aperçu du ravissement exotique que renferme ce véritable nid des dieux.
Enfouis sous une flore verdoyante, le tout enveloppé par un écosystème romantique, elle conquiert inlassablement tous ceux qui s’y aventurent et ce n’est qu’éblouis qu’ils en reviennent.
À l’intérieur des grottes qui en constituent le pourtour, il y règne un climat tempéré dont le vent rafraîchi s’infiltre dans les voies nasales pour les fluidifier de ses caresses attendrissantes. Son paysage exquis offre régénération et béatitude. Il en va de même de son empreinte culturelle qui fait de cet art dessiné des mains de l’architecte de l’univers lui-même, un site de rédemption où les populations, riveraines comme de simples aventuriers, amoureux de la nature, y vont pour faire des offrandes afin d’implorer la bénédiction des ancêtres.
Les chutes de Mamy Wata sont situées à 24 kilomètres de la ville de Dschang, soit à 07 kilomètres au sud-ouest du centre-ville de Fongo-Tongo. Sur site, les gardiens visibles de ce temple, au décor rustique, si ce n’est mythique, voire mythologique, prennent plaisir à jouer les guides touristiques pour les visiteurs.
Alors que le site le plus célèbre de l’Arrondissement de Fongo-Tongo croupissait sous le poids de l’âge, le Maire de cet Arrondissement, le Sieur Paul DONGUÉ, y a récemment entrepris des travaux visant un triple objectif selon ses dires.
Il s’agit, dit-il, de rendre à un site béni des dieux « la touche humaine nécessaire afin de réparer les dégâts qui y sont causés par la main de l’homme » ; il s’agit ensuite, poursuit le Bourgmestre, « de faciliter par un aménagement continuel, l’accès à ce lieu où paissent les ancêtres Fongo-Tongo » ; il s’agit enfin, conclut-il, d’y apporter « un relooking artificiel suffisamment discret pour s’intégrer parfaitement dans le paysage, c’est à dire sans en modifier quoi que ce soit de sa richesse naturelle », clarifie l’Edile de Fongo-Tongo.
Il ne reste plus qu’à encourager les uns et les autres à s’y rendre afin d’y effectuer une sorte de pèlerinage touristique, voire mystique et spirituel. Un régal pour le corps et l’esprit. Il y a des choses qui ne se racontent pas mais se vivent et les chutes de Mamy Wata sont de celles-là.
Nguelifack Vijilin Cairtou
