Venise, joyau de l’Italie, est à bout de souffle. La ville lagunaire, dont les canaux, les ruelles et les palais attirent des millions de visiteurs chaque année, a décidé d’imposer de nouvelles restrictions pour réguler le flot incessant de touristes. Avec une population intra-muros d’à peine 50 000 personnes, Venise doit faire face à l’afflux de 30 millions de touristes annuels, une situation intenable.
Nouvelles règles strictes à partir de juin 2024
Dès le 1er juin 2024, les tours organisés de plus de 25 personnes seront interdits dans le centre historique de Venise, ainsi que sur les îles de Murano, Burano et Torcello. Cette mesure, rapportée par le magazine Afar, vise à réduire la congestion piétonne et à améliorer la qualité de vie des habitants. L’usage de haut-parleurs durant les visites guidées sera également banni pour limiter la pollution sonore. Ces restrictions font partie d’un effort plus large pour préserver l’intégrité et l’authenticité de la ville.
Des mesures additionnelles pour un tourisme durable
Venise ne s’arrête pas là. La ville a décidé d’imposer une taxe d’entrée de 5 euros aux visiteurs qui ne passent pas la nuit sur place. Après plusieurs reports, une phase test de cette mesure commencera au printemps, avec 29 dates sélectionnées pour son application. Les réservations sont déjà possibles, marquant une étape significative vers un tourisme plus durable.
En 2021, Venise a déjà pris des mesures drastiques en interdisant l’accès des grands navires de croisières au cœur de la ville. Ces mastodontes des mers créaient des vagues endommageant les pilotis et les fondations des maisons anciennes, tout en polluant le lagon. Cette interdiction a été saluée par les défenseurs du patrimoine et de l’environnement.
Une ville fragile sous la menace climatique
Construite sur l’eau, Venise est particulièrement vulnérable aux inondations, un phénomène aggravé par les changements climatiques. Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO comme « extraordinaire chef-d’œuvre architectural », la ville risquait d’être classée parmi les sites en danger si aucune mesure n’était prise pour la protéger.
Sources: AFP, AP, Afar, silo57.ca.
Michèle Annette BALLE